Après 17 ans d’une longue attente, la Suède retrouve enfin une place dans la compétition officielle du Festival de Cannes. Ruben Östlund (à qui l’on doit dejà « Happy Sweden » et « Snow thérapie ») montera les marches et présentera ce soir son film, « the square » au prestigieux jury, présidé cette année par Pedro Almodovar. Le suédois n’a pas caché sa joie de figurer parmi les films sélectionnés par Thierry Frémaux et son comité. Après la présentation (et les récompenses) de ses trois précédents films dans d’autres sélections parallèles à Cannes, il semblait logique que le suédois se retrouve enfin, 17 ans après Liv Ullman (Infidèle) et Roy Andersson (chansons du deuxième étage) dans cette prestigieuse sélection cannoise.
A l’annonce officielle de sa sélection, le suédois a clairement exprimé sa satisfaction pour cette reconnaissance tant attendue, qui potentiellement peut faire de lui le premier suédois à obtenir la palme d’or après Alf Sjöberg récompensé à deux reprises en 1946 (l’épreuve) et 1951 (Mademoiselle Julie). Le grand Ingmar Bergman, lui-même, a été nommé près d’une dizaine de fois à Cannes, il figuré 5 fois au palmarès, mais n’a été palmé qu’une seule fois en 1997 (palme des palmes) ; un autre grand cinéaste suédois, Bo Widerberg a été nommé 7 fois, récompensé deux fois mais n’a jamais obtenu la palme. La voie est donc libre pour le jeune suédois déjà habitué à surprendre les spectateurs de la Croisette.
The square, un film sur l’art tourné au Palais Royal de Stockholm
De ce film, tourné au Palais Royal de Stockholm (transformé pour l’occasion en Musée d’art contemporain), on connaît peu de choses : un casting international avec l’acteur britannique Dominic West (the Wire), l’actrice américaine Elisabeth Moss (Mad Men) et un acteur-mannequin danois Claes Bang ; un scénario qui met en scène Christian, conservateur d’un Musée directeur de Musée alors qu’il prépare une nouvelle installation baptisée « the square », un carré lumineux censé porté de grandes valeurs humanistes comme l’entraide, la tolérance, l’altruisme, etc.. Mais rien ne va se passer comme prévu : un événement inattendu et déstabilisant va faire plonger Christian dans une grave crise existentielle. L’occasion pour Ruben Östlund de dresser un tableau satirisant de La société suédoise tout en proposant une expérience visuelle originale à ses spectateurs. Prétexte ou catalyseur, ce carré lumineux va porter le film et faire apparaître les vices tout en interrogeant les limites de la liberté d’expression.
Pour la montée des marches, le réalisateur suédois qui a le goût du marketing, a également préparé une petite surprise avec la complicité du chorégraphe Terry Notary (qui joue dans le film) : un singe pourrait effectivement monter les marches pour la projection officielle. Nul doute que ce film fera parler de lui et que comme les autres, il suscitera enthousiasme et critiques acerbes.